Le sport véhicule des valeurs fortes. Il donne des repères, révèle sa personnalité et aide à être authentique. C’est aussi un puissant levier d’éducation. C’est en tout cas mon avis car les valeurs du sport ont façonné ma vie et continuent de le faire. Partager mon expérience dans ce premier article était donc une évidence pour moi.

Durant mes (trop) longues années à travailler dans une grande entreprise, un moment m’a particulièrement marqué. C’est le jour où j’ai ouvert les yeux : l’intérêt individuel passait largement avant l’intérêt collectif. Il n’y avait pas vraiment de convergence vers un but commun.

 

Pour développer le sens du collectif

 

Vous pensez peut-être que je vivais dans le monde des bisounours ? C’est vrai que je me suis senti si naïf au moment de cette prise de conscience. Moi qui avais l’habitude, par ma pratique sportive, de me mettre au service d’un collectif.
Mais à ce moment-là pas question de casser cette valeur si solidement ancrée en moi. Alors j’ai fait le maximum pour bien délimiter la sphère professionnelle afin de ne pas me perdre et de rester connecté à mon « vrai » monde.

Mais au bout du compte, cela n’a pas suffi. Je crois que je n’ai jamais vraiment accepté de ne pas me servir de ce sens si fort du collectif.

Je reviens sur la notion de « vrai monde » qui est ici très personnelle : chacun a ses propres filtres sur le monde en fonction de son histoire.

Le monde tel que je le conçois est fait de diversité et de gens d’origines différentes. Cette diversité est source de richesse et donne envie d’aller vers l’autre pour apprendre. Ensemble on est aussi plus fort. C’est le sport qui m’a donné ces repères et cette conviction.

 

sens du collectif

 

Je n’oublierai en effet jamais les moments intenses vécus grâce à la pratique du football. Cela a grandement contribué à la construction de mes valeurs et à ce regard sur le monde. Oui je parle bien de ce sport si souvent raillé pour ses hooligans et pour l’immaturité de ces jeunes qui gagnent des millions du jour au lendemain !

Mais c’est un tout autre football que j’ai vécu. Un sport vraiment collectif où on vit ensemble et où on se bat pour les amis. Un sport où on noue des amitiés avec des joueurs d’origine pakistanaise, africaine, portugaise…. Un sport qui rassemble et qui crée des amitiés durables autour d’une même passion.

Ce sport qui m’a aussi valu des déplacements mémorables dans des lieux dits à haut risque où je n’aurais jamais mis les pieds de moi-même : Drancy, Chanteloup-les-Vignes, Trappes par exemple.

Loin de moi l’idée de faire l’apologie de ce sport. Je n’oublie pas non plus les échauffourées, le comportement de certains parents au bord du terrain et l’individualisme de certains. C’est d’ailleurs ce qui m’a incité à prendre un peu de recul. Et je ne suis pas sûr de pousser mes fils dans cette voie.

Mais ce qui est sûr, c’est que sans cette expérience mon regard sur la société et mes valeurs seraient complètement différents. Et ça m’a vraiment appris à donner le meilleur de moi-même.

Je ne peux qu’encourager toutes les générations à la pratique d’un sport collectif pour aider à construire ou renforcer leurs valeurs.

Pour développer l’estime de soi

 

Comment se sentir à l’aise au sein d’un collectif si on n’est pas bien dans ses baskets ? Il m’est arrivé de me réfugier derrière le collectif, n’existant quasiment qu’à travers le sport. Cet excès d’altruisme cachait en fait un vide identitaire passager. Je ne l’ai compris que bien des années plus tard.

Privilégier systématiquement le groupe, chercher à être apprécié par tout le monde sans écouter ses envies profondes sont des indices de déséquilibre que j’ai connus.

Ceci étant, cela m’a aidé à traverser une période difficile et à garder une part de confiance en moi. Mais d’un autre côté, cela n’a pas vraiment réglé le problème de fond : un besoin de me reconnecter avec mes valeurs et de m’écouter.

Aussi la pratique d’un sport en groupe peut être un très bon remède pour une déprime passagère. Mais développer l’estime de soi me semble ensuite important pour se sentir bien avec les autres.

développer confiance en soi

Alors comment faire me direz-vous ? Car il ne s’agit pas de ne penser qu’à soi ou de développer un égo surdimensionné. Je ne prétends pas avoir une réponse universelle. Mais, en ce qui me concerne, il a fallu que je me lance pleinement dans un sport individuel pour démarrer ce travail sur moi.

Petit à petit, ma pratique de la course à pied s’est ainsi substituée à la pratique du football. Une page s’est tournée après de nombreuses années de pratique, ce ne fut vraiment pas évident. Ce sport collectif m’a tant apporté. Mais j’avais besoin d’autre chose pour continuer mon chemin.

J’ai en effet eu la joie de découvrir un sport où je me fixe moi-même des objectifs et dont l’atteinte dépend en grande partie de moi.

Les premiers mois de pratique de course à pied furent excitants et eurent un puissant effet sur la confiance en moi et sur la gestion du stress lors de mes débuts professionnels en 2009.

Être bon dans ce qu’on aime, préparer un objectif, l’atteindre : cela m’a donné des ailes et m’a aidé à être performant dans mon travail. J’ai donné le meilleur de moi-même. Cela m’a sûrement aidé à transformer mon CDD en mon premier CDI. Cela m’a aussi permis de rencontrer des nouvelles personnes et de partager cette nouvelle passion.

Ce n’est pas un hasard s’il y autant de chefs d’entreprise ou de cadres adaptes du running ! Vous en faites peut-être parti et j’imagine bien les effets positifs que cela vous procure.

 

Pour se (re)connecter à la nature

 

Puis vint le temps des doutes et de la remise en question. Améliorer ses chronomètres, chercher coûte que coûte la performance sportive n’avait d’un coup plus vraiment de sens. En fait, courir sur du bitume ne me réjouissait plus, désolé pour les marathoniens qui me lisent !

C’est alors que j’ai découvert le plaisir de courir dans la nature. Je me suis tout de suite senti naturellement à l’aise dans ces terrains irréguliers, variant les reliefs et les paysages. Et pour cause, mon père m’a fait découvrir les joies de la montagne quand j’étais jeune et insouciant. C’était un peu comme un retour aux sources à ma manière.

Ce fut même un déclic. J’étais désormais enfin prêt à me lancer de manière autonome à la découverte de la montagne et de la nature… au risque de me perdre ! Mais quel bonheur et quelle sensation de liberté !

 

se connecter à la nature

Le contact avec la nature aide à se sentir pleinement présent dans l’instant et apaise l’esprit. Bien sûr, ce n’est pas donné à tout le monde. Il vous faudra peut-être attendre le week-end pour organiser ce contact avec la nature. Mais ça vaut vraiment le coup pour vous libérer d’un quotidien peut-être stressant et trop rythmé.

M’évader dans la nature m’a rappelé mes cours de biologie ! Quel regret de ne pas avoir été assez assidu car je me suis vite rendu compte que je ne connaissais en fait pas grand-chose de ce milieu qui m’entourait : faune, flore, géologie,… Pour partager les torts, on va dire que la pédagogie n’était peut-être pas adaptée à l’époque de ma scolarité !

Au final, ce mix entre le besoin de contact avec la nature et le besoin de se dépenser physiquement a donné naissance à ma passion pour le trail running.

 

Pour partager

 

Le trail peut vite devenir une drogue. Le piège serait en effet de créer un déséquilibre dans vie personnelle en augmentant encore et toujours son kilométrage notamment en solitaire. Tout est question d’équilibre et il est difficile à trouver. Je ne vous cache pas que je dois souvent me freiner et me raisonner sur ce point.

Mais qui dit sport individuel ne dit pas forcément sport solitaire selon moi. Il m’arrive de courir des heures seul pour être libre sur les horaires. J’aime aussi aller à mon rythme et optimiser certains entraînements. Et j’ai besoin de moments de solitude pour me retrouver et me sentir vivant.

Mais je prends aussi plaisir à partager des bons moments à travers une pratique qui réunit des gens d’horizon différents. Pas besoin de savoir ce qu’on fait dans la vie, qui a la plus grande maison ou la plus grosse voiture : nous voulons juste partager un moment de vie en étant conscient de la chance qu’on a. Ne pensez-vous pas que c’est le plus important ?

 

partager valeurs du sport

 

Globalement, je pense que ces moments de partage font partie des valeurs du sport. Je me souviens ainsi des nombreuses troisièmes mi-temps, notamment lors de mes années foot à la fac. Ça reste des excellents souvenirs qui ont permis de nouer de solides amitiés.

Mais la notion de partage ne se résume donc pas qu’à des moments festifs… et heureusement pour ceux qui comme moi aiment bien se lâcher ! On peut aussi partager des moments en toute simplicité : une course, un footing, un « after sport »,…

Je me suis longtemps dévoué pour le collectif. J’ai ensuite pris soin d’écouter davantage mes envies. Je crois que je suis désormais plus disponible pour partager ces moments sportifs en étant pleinement présent.

Ainsi s’achève donc mon retour d’expérience avec les 4 valeurs essentielles apportées par le sport jusqu’à maintenant. Je vous invite à me donner votre propre vision de d’apport du sport dans les commentaires pour en discuter.

Abonnez-vous à la newsletter

Abonnez-vous à la newsletter

Abonnez-vous à la newsletter pour ne pas rater les prochains articles!

Merci pour votre inscription.

Share This