Cela fait maintenant plusieurs mois que je suis les aventures de La Green Session. Je me retrouve en effet dans les valeurs éco-responsables de ce projet. Et j’ai vite remarqué que le contenu était un ingrédient indispensable pour sa visibilité.Curieux d’en savoir plus sur ce projet, j’ai contacté un des dirigeants, Pierre Barbez. Nous avons longuement échangé sur le projet et notamment la place de la stratégie de contenu et du SEO dans la stratégie de développement.

 

La Green Session

 

Bonjour Pierre. Peux-tu m’expliquer comment est née l’aventure de la green session ?

Ce projet est avant tout une aventure humaine. Vincent et moi sommes tous les deux passionnés de glisse. Nous nous sommes rencontrés en Australie en 2006. Nous sommes restés en contact régulier tout en continuant notre carrière d’ingénieur.

Puis nous sommes arrivés au même constat : nous aimons notre job mais il manque de sens.

Soucieux de la préservation de notre terrain de jeu, nous avons alors pensé à « surfer » sur notre passion. Ce fut le point de départ de notre projet de glisse éco-responsable la green session.

 

Peux-tu nous présenter en quoi consiste votre activité ?

Nous avons démarré le projet en juillet 2018 par une boutique e-commerce de produits éco-responsables, principalement des vêtements. Mais ce projet d’e-shop n’était qu’une réponse partielle à nos yeux.

Avant d’acheter neuf, il faut se poser plusieurs questions : est-ce que j’ai déjà un produit similaire ? Est-ce que je peux réparer ? Est-ce que je peux acheter d’occasion ?

Pour rester en cohérence avec ces valeurs et cette approche, le projet a évolué au printemps 2019. Le site s’oriente désormais vers un modèle de type média avec une mise en avant de toute initiative éco-responsable dans le domaine de la glisse.

 

Où en est le projet aujourd’hui dans son développement ?

Nous avons gardé l’e-shop qui finance une partie du projet, mais pas suffisamment. Il nous faut trouver un modèle économique pérenne dans les 2 ans qui viennent.

Notre modèle économique n’est pas tranché. Nous souhaitons avant tout développer une communauté la plus proche et fidèle possible. Ce sera peut-être elle qui va nous aider à trouver notre modèle ?

Bonne gueule a par exemple lancé sa propre marque après avoir développé une communauté.

 

Penses-tu que votre média peut être un espace de communication pour les marques en phase avec vos valeurs ?

Alors, si on parle de publicité, c’est trop risqué car je pense que ce serait mal perçu par la communauté. Il y aurait un risque qu’elle se sente trahie et qu’elle se volatilise.

Même si le contenu se fonde dans notre ligne éditoriale, nous devons être transparent et indiquer tout contenu à caractère publicitaire.

Surtout, notre volonté est de rester indépendant. Nous ne nous voyons pas être rémunéré par une marque, aussi éco-responsable soit-elle, pour parler d’elle.

 

Peux-tu nous parler de votre stratégie pour développer votre communauté ?

Nous misons beaucoup sur le contenu. Nous sommes à fond sur la rédaction d’articles de fond, de livres blancs, la rédaction de newsletters et les séquences d’on-boarding.
Nous venons aussi d’accélérer notre montée en puissance en SEO en prenant un coach sur le sujet.

Enfin, nous n’oublions pas le côté B to B. Nous sommes en contact régulier avec l’éco-système de la glisse en misant sur des rencontres, des rendez-vous physiques et du temps informel pour dégager d’éventuelles synergies.

 

Comment gérez-vous ce grand volume de contenu à créer ?

La rédaction a toujours été un vrai investissement en coaching et en temps. L’important c’est de créer des articles de fond avec de la valeur ajoutée.

Nous avons commencé par sous-traiter la création de contenu. Mais ça coûtait trop cher et nous avons été déçus du résultat.

Nous avons donc décidé de l’internaliser car c’est stratégique pour nous. Nous avons ainsi recruté une stagiaire avec un profil littéraire qui aime écrire.

 

Et comment prenez-vous en compte la dimension SEO ?

Tous les termes en lien avec « éco-responsabilité » sont peu tapés sur google pour le moment. Même si nous avons une vision très SEO, certains articles servent avant tout à assoir notre expertise sur notre domaine.

Comme je le disais avant, nous sommes accompagnés par un coach. Nous misons sur la pertinence avec des contenus à haute valeur ajoutée. Mais écrire quelque chose de bien ne suffit pas. Je ne crois en effet pas trop au « pur » linkbaiting dans notre cas. Même si le contenu est bon, les liens viendront rarement tout seul.

Il va ensuite falloir faire connaître l’article et le « vendre » en quelque sorte. C’est le développement de la popularité via les campagnes de netlinking. Nous sommes en plein dedans avec du travail sur des articles invités et du guest posting notamment.

 

Peux-tu nous donner quelques chiffres clés en lien avec votre stratégie de contenu ?

Nous avons commencé à travailler sérieusement le contenu en janvier 2019. Nous avons publié 37 articles à ce jour. Nous envoyons une newsletter tous les jeudis depuis le 1er février et son taux d’ouverture est de 40-45%.

En terme de trafic, nous avons environ 7 000 visites par mois dont 3 000 avec le SEO. Le reste provient des réseaux sociaux, du trafic direct et des newsletters.

Notre article sur les combinaisons de surf éco-responsables est le plus visité avec 300 à 600 visites par mois.

 

Pour finir, as-tu un conseil à donner aux entreprises éco-responsables pour bien communiquer ?

La sincérité doit transpirer dans vos contenus. Il faut avoir une approche très pédagogique et transparente. Par exemple, s’il y a du PFC dans vos textiles (comme Patagonia), écrivez un article pour l’expliquer.

Soyez très clair sur votre ligne éditoriale. Il peut être incohérent de développer certains sujets en lien avec l’éco-responsabilité. Par exemple, même si Adidas sortait une chaussure éco-responsable à base d’algue, nous n’en parlerions pas car nous analysons l’activité de la marque dans sa globalité.

Je peux également citer l’exemple de la biocoop qui a bloqué l’entrée d’une marque de cosmétique bio car elle est détenue par un fond de pension.

Au final, le consommateur doit pouvoir choisir en son âme et conscience et ne pas se sentir trahi.

Bon courage à Pierre et à Vincent pour ce très beau projet !

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